jeudi 23 août 2012

Mercredi 22 août, Joshua Tree

Aujourd'hui, nous voici partis pour explorer le Joshua Tree National Park, qui change un peu des endroits que nous avons vus précédemment car ici, c'est le désert! 




Ici, pas d'ours ni de bibiche, juste des lézards et... des serpents!


Une bonne petite séance d'étirements post balade de 7 miles (étirements un peu plus professionnels qu'au Grand Canyon) devant un point de vue sur les montagnes de Coachella.


(vue de la fesse bodybuildée en extension)




C'est notre dernier journée avant de reprendre l'avion, du coup, nous commençons à rempaqueter. Julien dit Adieu à ses chaussures de rando Quechua entièrement non imperméables. Elles bâillent tellement qu'il est temps qu'elles rejoignent la poubelle.



Pour notre dernière soirée dans le Grand Ouest, nous décidons d'aller au Saloon. Si si, au Saloon de Joshua Tree. Au bord de la route. On aimerait bien avoir des bottes pour y aller, et puis un cheval aussi, mais, faute de matériel, on y va en voiture et en basket.


Une grande soirée nous attend, parce que ce soir au Saloon, c'est Karaoké. 



Après le repas, je sens Julien se trémousser sur sa chaise, tel un cow boy prêt à sortir le colt. Une bière, deux bières.
"Bon, on choisit une chanson?"
Les titres de country s'enchaînent, viennent aussi Metallica et Steeve Wonder. C'est parfois très faux, parfois hurlé, parfois murmuré, parfois éthylique. C'est absolument génial, j'aurais envie de prendre tout le monde en photo, mais Julien m'interrompt dans ma contemplation en me tendant le classeur à chansons :
"Bon, tu préfères quoi? Un Metallica ou un Beatles?"
J'aurais aimé "la vie en rose" ou un bon vieux joe dassin, histoire de les impressionner avec mon perfect french accent, mais ya pas. Julien se saisit d'un papier, griffonne "Hey Jude", le donne au DJ. Je me dis que j'ai bien fait de passer quelques soirées chez François et Julia à faire du karaoké sur Wii et la voix à Band Hero.
"And now, Julian and Mary-ann for "Hey Jude"!"
Hop on est partis. Julien maîtrise, je sens même qu'il bat la mesure avec le pied comme un pro. Je commence à fond et puis tout à coup, je ne sais pas ce qui se passe, je vois la scène de l'extérieur : je suis dans un saloon avec Julien, en basket, lunettes de vue et cheveux sales, à Joshua Tree, en train de chanter "Hey Jude" devant un parterre d'Américains sirotant des bières. Je suis prise d'une crise de fou rire. Julien me donne un coup de coude pour que je continue. C'est encore pire parce que j'imagine que tout le monde le voit me donner un coup de coude pour que je me ressaisisse.
Je reprends mes esprits. Il faut que je sauve l'honneur de la patrie française et de la chanson anglaise. John Lennon, si tu me regardes, be proud de ta pouliche.
Da da da da dadaaaaaaaaaaa, le public est à fond. Julien bat du pied encore plus fort. Je le sens emporté. On termine "Heyyy Juddeeee". Tonnerre d'applaudissements. On se rassoit, les chanteurs viennent nous congratuler, pouce levé "great! that was great!"
Je suis exsangue, j'ai tout donné. Dans la voiture pour rejoindre le motel, Julien me dit :
"Mais tu sais que moi au karaoké à Abbeville, j'étais trop fort? Ma spécialité c'était Couleur Menthe à l'eau. D'ailleurs je la chante très bien."
Je pars dans une crise de rire sans fin : on croit toujours bien connaître les gens qui nous entourent et en fait, non, on découvre toujours des tiroirs cachés.
"Mais au karaoké, ce qui est chiant, c'est quand le public chante à ta place."
Non vraiment, on ne sait pas tout des gens avec qui on vit.



Mardi 21 Août, de Flagstaff à Joshua Tree

Avant de prendre la route pour 7 heures, nous explorons la ville de Flagstaff que nous n'avons pas encore vue de jour. La ville est très verte, tranquille et il fait presque beau.





Julien est devenu un adulte cette année : il écrit ses cartes postales presque tout seul (mais il doit se concentrer beaucoup) :


Alors qu'un orage d'été (décidément, je suis vernie) commencer à gronder, nous visitons le Parc de Sunset Crater avec de la lave, de la vraie. Je me prends pour Haroun Tazieff en expédition photo.



Le Wupatki National Monnument n'est pas loin lui non plus et offre de belles balades autour des ruines de Pueblos (qui ont habité l'endroit vers 1100).




Nous prenons ensuite la voiture pour Joshua Tree. La route est un peu apocalyptique : nous traversons tout bonnement le désert, de nuit, avec pour seuls compagnons les moustiques qui viennent s'écraser contre le pare-brise, un croissant de lune flamboyant et des éclairs qui zèbrent le ciel (et le leitmotiv de Julien pour me rassurer "meuhhhhh non il est super loin l'orage." "t'as vu un éclair? Ah bon?"(avec le visage lumineux comme en plein jour tellement la foudre illumine)). Je fixe les yeux sur la route, tourne la tête dans les virages, freine dans le vent (je suis sûre que le conducteur est performant quand les passagers conduisent mentalement avec lui) et puis je fais une petite incantation aux dieux des Navajos pour qu'on ne tombe pas en panne au beau milieu de la pampa. Je suis exaucée.

mardi 21 août 2012

Lundi 20 août, Grand Canyon

Nous voici donc à Flagstaff, Arizona. La ville où l'on peut rester 20 minutes derrière un passage à niveaux tellement les trains qui la traversent sont longs! 


Et nous voici partis pour le fameux Grand Canyon que voici que voilà que quand même c'est vrai qu'il est impressionnant celui-là!





On fait le Rim Trail, le sentier qui longe la rive sud du Canyon et qui offre de très beaux points de vue sur le Canyon (bon Julien marche très très loin du bord) avant de descendre au cœur de la bête sur le Bright Angel Trail.


Sueurs froides sur le parcours...


J'entends une petite voix derrière moi : "Mais pourquoi faut TOUJOURS terminer par la montée dans les canyons?"


Vues depuis le chemin :




À la fin de la remontée, Julien propose de faire des étirements (là c'est une spéciale dédicace à Arnaud et Cécile). Tous mes amis de course savent à quel point les étirements sont une de mes grandes passions, mais tout de même il faut que j'avoue qu'après 10 jours de marche, je commence à avoir les mollets qui tirent (sisi!). Le premier étirement de Julien est une composition assez personnelle et nicotinique qui consiste à fumer en posant ses pieds sur le muret d'en face ("mais siiiii je te promets je sens mes mollets qui s'étirent").


Je reprends les choses en mains : et voici notre flamant rose sur une patte. Admirez le muscle en extension et la beauté du geste.


Pour terminer, pas de minute bidochon aujourd'hui, mais un avertissement : ATTENTION A LA CRUAUTE DES ECUREUILS MASQUES, ils peuvent ravager des mains :


Et ça me fait penser que j'avais oublié ce petit article assez mythique sur les cougars dans le journal de Sequoia Park. Ne jamais oublier ce principe, à Paris ou ailleurs, "If a cougar attacks, fight back."



Dimanche 19 août, Canyon de Chelly et Forêt Pétrifiée

Notre prochain point de chute est Flagstaff. Sur le chemin, nous avons prévu de visiter le Canyon de Chelly et la Forêt Pétrifiée (Julien tient particulièrement à cet endroit parce que, je le cite, "il était dans mon gros livre des merveilles du monde quand j'étais petit."). Après la foule de Monument Valley (on croise beaucoup de touristes français sur notre route, qu'on reconnaît de très loin... Un Américain a d'ailleurs demandé à Max à San Francisco si la France était fermée en Août et qu'on nous forçait tous à aller à l'étranger! hihi), le Canyon de Chelly est un véritable moment de calme. Le canyon est sur une réserve indienne, du coup, on ne peut en visiter qu'une partie seuls en faisant le White House Trail qui descend au fond du canyon vers les ruines d'un village accroché à la montagne (les photos y étaient interdites).




La balade est magnifique mais la remontée sous plus de 43 degrés est rude. Alors qu'on descend une énième bouteille d'eau sur une ombre aussi grande qu'un mouchoir, Julien me fait remarquer que "les canyons, c'est sûr, c'est vachement chouette, mais pourquoi faut toujours qu'on finisse par la montée?" C'est vrai ça, ils ont rien compris ici avec leur montagne à l'envers!

L'après-midi, nous voici donc à la Forêt Pétrifiée. Le livre des Merveilles du Monde du Petit Julien n'avait pas menti. Cet endroit est complètement fou. C'est une grande plaine désertique dans lesquels les paléontologues trouvent encore des vestiges de dinosaures. Quand on arrive, le ciel se met à nous faire des démonstrations de formation de nuages. La luminosité est dingue.




Julien se prend pour Kate Winslet (ça lui permet aussi d'utiliser le vent comme déodorant naturel. "Mieux que la pierre d'alun (c'est qui ce alain?), mieux que les anti-transpirants, voici un déodorant révolutionnaire testé par le phasme le plus grand du monde : le vent de la forêt pétrifiée. Jingle).


Le GPS perd la boule et nous dit que nous sommes dans les choux.


Le parc est constitué d'une longue route de 28 miles, le long de laquelle se trouvent différents points de vue et marche. La géologie du lieu est incroyable. On se promène dans des roches de couleurs bleues et grises. Sous ce ciel orageux d'été, on croirait un peu que c'est la fin du monde.



Et voici enfin les troncs pétrifiés : ce que l'on voit au premier plan, ce n'est pas du bois, mais du quartz. Ces troncs ont été pétrifiés il y a des millions d'années. Difficile, malheureusement, de prendre une photo de plus près, car le parc est très surveillé. Quand le site a été découvert au XIXè siècle, les troncs pétrifiés ont été pillés et vendus. Du coup, il est interdit de toucher la moindre pierre du lieu.


On attendons le coucher de soleil avant de rejoindre Flagstaff.


BONUS TRACK pour terminer : Julien et Marianne vous proposent "LA MINUTE BIDOCHON".
Comme vous l'avez compris, dans Petrified Forest, il n'y a qu'une seule route sur laquelle on évolue lentement de site en site. Et puis à Petrified Forest, il n'y a pas grand monde : à part une famille d'italiens (on est abonné je pense...) qui nous suit, on est globalement toujours tout seuls. Nous sortons du premier point de vue, on s'extasie ("waouh quand même ces si vieilles pierres, c'est dingue") et là, une voiture de ranger se met à nous suivre.
"tu crois que c'est pour nous?" "rhooo bah je sais pas vraiment." "Non mais Julien on est tout seuls sur la route, s'il nous suit c'est que c'est pour nous."
Au prochain point de vue (oui parce qu'entre les points de vue, ya pas de croisement, c'est une route toute longiligne), le ranger met fin à nos interrogations en allumant ses phares et ses gyrophares. "bon bah je crois que c'est pour nous."
Bon et là moi évidemment j'avais trop envie de rire. Déjà parce que j'arrêtais pas de penser à Chuck Norris en Walker Texas Ranger et puis aussi parce que le ranger il nous a crié "STAY IN THE VEHICULE" comme si on était des grands criminels alors qu'on était tous les deux en shorts Quechua, dégoulinant de sueur. (j'ai dû mal à imaginer des criminels en short Quechua, mais bon en même temps pourquoi ne pas être un criminel et faire de la rando?) Bon donc je me contiens quand même parce que sinon, ça va pas le faire.
Julien baisse la vitre, le ranger se présente et nous demande tout de suite si on a une arme dans le véhicule. Là j'ai encore plus envie de me marrer parce que dans le short Quechua, ils ont pas prévu d'emplacement pour glisser le pistolet.
Bon bref, Julien se marre un peu quand même mais me fait les yeux méchants pour que je me calme.
"You know why je vous arrête?"
"No"
"There was a stop en bas et you haved grilled the stop. Was there a reason for that?"
"No"
"Give me your permis de conduire et the papiers of the vehicule."

Ça s'est bien fini, il est monté dans sa voiture de Walker texas Ranger avec nos papiers, y est resté un temps puis est revenu en nous demandant de quelle nationalité on était et nous a dit que c'était "juste un warning".

Bon, on a bien rigolé. Mais quand même après Julien il a marqué tous les stops. Longuement. Même quand yavait que du vent déodorant qui passait par là.

lundi 20 août 2012

Samedi 18 Août, Monument Valley

Grâce à notre petite nuit tout habillés dans la voiture, nous nous levons très tôt. Tant mieux, parce qu'on a pas mal de route (quelques 280 miles). Ciao le tipi! Au revoir les gens qui sont tous réveillés par l'alarme de la voiture! hihi. En route, on passe devant le barrage du Lac Powell. 


Puis, sous une chaleur écrasante, on arrive à Monument Valley. Monument Valley, c'est vraiment comme dans les Western, c'est assez fou de reconnaître tout de suite les paysages quand on arrive, d'ailleurs. Tout y est géré par les Navajos, car le lieu est situé en plein cœur de la réserve où certains d'entre eux habitent encore. Notre guide nous explique que 500 Navajos vivent dans Monument Valley, la plupart dans des hogans traditionnels, sans eau ni électricité. Pour parcourir le lieu, il est en effet préférable de partir en camionnette avec un indien qui emmène dans des lieux interdits aux personnes qui font le parcours avec leur propre voiture.






Le tour est splendide, les paysages sont parfois presque lunaires. Il fait une chaleur incroyable et on avale des kilos de sable. Je suis sûre qu'on pourrait faire un château rien qu'en récupérant celui qui se loge entre nos doigts de pied et dans les circonvolutions de nos oreilles. Julien se cache à l'ombre des parois pour respirer, de mon côté, je bois deux litres d'eau (qui s'évaporent directement en sueur).



Le soir, nous dormons à Mexican Hat. Le nom de cette ville me fait trop marrer. Il est dû à une formation rocheuse à l'entrée de la ville qui ressemble à un chapi-chapo mexicain. C'est assez fou.